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Grandes cultures

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Retour sur l'animation du 25/06/2019 à Puydarrieux

Gilles Marque nous a accueillis à Puydarrieux sur son exploitation céréalière. Travaillant sur une petite structure de 30 ha, il a cherché à optimiser au maximum ses surfaces et à conserver un équilibre en temps de travail afin de conserver son activité salariée extérieure. Le passage en agriculture biologique c’est fait progressivement et les échanges qu’il a eu au sein du GDA de Trie et auprès de Lise Billy, conseillère bio à la Chambre d’agriculture des Hautes-Pyrénées, lui ont permis de refondre son système de production.

Installé en 2014, Gilles a inscrit son exploitation depuis 2016 dans le réseau DEPHY ferme coteaux d’Astarac. Dans le cadre de « test » du groupe DEPHY (réseau de démonstration d’expérimentation pour la réduction des produits phytosanitaires à l’échelle d’une exploitation) et en partenariat avec le Lycée d’Auzeville ; une plateforme de cultures nouvelles en AB lui a été proposée.

L’accompagnement et l’ouverture vers des débouchés contractualisés avec la coopérative Val de Gascogne ; comme le blé semences, la lentille verte, le colza semences bio ; stabilisent aujourd’hui sa production.

L’après-midi s’est déroulé en deux temps, tout d’abord, Arnaud Condis de Val de Gascogne accompagné de Lilian Lizaute, conseiller technique, ont présenté les contrats et débouchés possibles. Frédéric Lacaze du Lycée d’Auzeville, responsable de la plateforme agro écologique, a retracé les itinéraires techniques de chaque espèce. Puis Lise Billy, conseillère bio grandes cultures à la Chambre d’agriculture des Hautes-Pyrénées, a reprécisé les impondérables du «passage en bio».

 

La visite s’est clôturée par le bilan des tests de décomposition à l’échelle du département pour visualiser la capacité du sol à décomposer la matière organique, reflet de la vie biologique du sol.

Pour la campagne 2019, Val de Gascogne propose en production Bio, des contrats de Pois chiche Kabuli, lentilles (verte, blonde, corail, noire), haricot azuki, chia, lin oléagineux, colza, tournesol oléique.

Ces productions sont ensuite triées et conditionnées par Qualisol et commercialisées sous la marque Mon bio.
Les itinéraires techniques de chaque espèce ont été retracés et nous avons pu juger sur le terrain des difficultés et succès de réussite d’implantation.

 

La conversion à l’agriculture biologique nécessite de prendre des mesures préventives pour gérer l’enherbement et la fertilité des sols.

1-l’enherbement est géré :

Par des méthodes préventives :

  • choix de la rotation en alternant les cultures d’hiver et d’été
  • gestion du travail du sol en fonction des mauvais herbes présentes et de leur TAD (Taux Annuel de Décroissance): déchaumage, faux-semis, si non labour la rotation doit être le plus longue possible en intégrant des cultures pluri-annuelles si possible,
  • maitrise des itinéraires techniques : date de semis, profondeur de semis, choix des variétés,…
  • gestion des bordures de champs
  • compostage des effluents

Par le désherbage mécanique :


Les conditions de réussite sont :

  • de bien choisir l’outil en fonction du type de sol
  • de bien le régler
  • intervenir sur un sol bien ressuyé
  • la herse étrille et la houe rotative sont efficaces uniquement
  • sur les jeunes adventices
  • le climat doit être séchant en suivant du passage

2-la fertilité du sol dépendant de :

  • la fertilité physique : c’est-à-dire de la structure du sol
  • la fertilité biologique : c’est-à-dire de la présence de tous les micros et macros organismes du sol, indispensables à la décomposition de la matière organique
  • la fertilité chimique : c’est-à-dire la présence des éléments fertilisants, le pH, la CEC, le rapport C/N, …


Ces 3 facteurs sont intimement liés et stabilisés par la matière organique du sol. Il faut donc alimenter cette matière organique via des amendements organiques, des cultures intermédiaires, des résidus de cultures…

Une bonne fertilité du sol permet d’optimiser la minéralisation et donc la production d’azote.

La règle de base reste, LA ROTATION, l’intégration des LEGUMINEUSES FOURRAGERES et GRAINS, l’apport d’ENGRAIS VERTS et de MATIERE ORGANIQUE.

Débouchés :

  • Luzernes : la moitié en vente directe aux éleveurs
  • Blé semences : vente à EPI de Gascogne
  • Maïs, Blé tendre, Lentilles : vente à Val de Gascogne
  • Haricot : plateforme de diversification / Val de Gascogne

Cet hiver, la Chambre d’agriculture des Hautes-Pyrénées a mis en place un test de décomposition de la matière organique pour évaluer la fertilité des sols. Pour cela des « slips » en coton ont été enterrés sur des exploitations aux systèmes de conduite différents : en AB, avec ou sans labour, avec ou sans effluent.

L’objectif était de mettre en évidence la capacité de décomposition biologique des sols des coteaux et de la vallée de l’Adour.

Indépendamment des types de sols, et des pratiques de travail ou pas du sol, il semblerait qu’à la lecture des « slips » en coton, les parcelles ayant reçu du compost et/ou fumier ou bien les parcelles avec rotation des cultures aient une activité biologique plus intense et donc une décomposition de la matière favorisée.

Ces exposés et échanges ont montré que le passage en agriculture biologique demandait un accompagnement stratégique sur les rotations, couverts inter-culture, le choix des têtes d’assolement, l’implantation des légumineuses grains et fourrages. Il est donc important d’échanger avec des conseillers, agriculteurs et partenaires économiques notamment pour la recherche de débouchés (produire ce qui se vend).

L’après-midi s’est terminé avec un rafraîchissement bien mérité, à l’ombre des cerisiers.

Merci à Gilles, sa famille, l’équipe de Val de Gascogne, du Lycée d’Auzeville et à Lise Billy pour leurs précieuses contributions.
 

Lise Billy
Conseillère bio grandes cultures
Valérie Soulère
Conseillère animatrice CA65-GDA de Trie