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Session Chambre d'agriculture - L'eau est un sujet d'intérêt général

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Trouver des solutions dans un contexte de pénurie. La gestion de l’eau pour l’agriculture des Hautes-Pyrénées devient un sujet majeur après les successions de canicules, la sécheresse en 2022 et une situation hydrique inquiétante en ce début d’année. Dans un environnement compliqué, avec la hausse des charges et les rendements affectés par le climat, l’amélioration des prix de vente maintiennent les comptes de l’agriculture de l’Occitanie en 2022 à un bon niveau.

Sans eau, ce n’est plus la peine de parler de souveraineté alimentaire, de souveraineté énergétique ou même de manger local » constate Pierre Martin, Président de la Chambre d’agriculture des Hautes-Pyrénées. L’année climatique de 2022 aura été particulièrement compliquée entre le gel du printemps, les épisodes de grêle et les vagues successives de canicule. La gestion de l’eau est devenue un enjeu capital pour l’avenir de l’agriculture des Hautes-Pyrénées. « Nous devons trouver des solutions dans un contexte de pénurie » poursuit-il. Isabelle Sendrane, Directrice de la Direction Départementale des territoires, confirme sa forte inquiétude sur la situation hydrique et le niveau d’étiage de ce début de mois de mars.

 

L’eau est un sujet d’intérêt général

Le niveau de remplissage des lacs en montagne est très bas (60 %) avec une faible couche neigeuse. Le débit de la rivière du Gers est faible. Elle est déjà proche de son seuil d’alerte. Nous devons anticiper, prévoir et être en capacité de renter dans les phases de solutions revendique Pierre Martin. L’eau est un sujet d’intérêt général. Les rivières sont régulièrement à sec. Plusieurs communes du département connaissent des pénuries d’eau potable. Le manque d’eau engendre des conséquences sur toute la filière, tant au niveau de l’amont comme l’approvisionnement (-20 à 40 % selon les organismes stockeurs) que sur l’aval comme l’indique la décapitalisation du cheptel bovin (– 3 % sur notre département et – 6 % en Occitanie). « Nous ne devons pas rester sur nos héritages » revendique Pierre Martin. « On est plus en capacité de réaliser des travaux en 2023 comme le canal de la Nestes sous Napoléon III. »

 

Le rapport entre l’offre et la demande a pesé favorablement sur l’évolution des cours des céréales

Malgré un contexte difficile, les comptes de l’agriculture en Occitanie se sont améliorés en 2022, présente Thibault Lacrampe, conseiller au centre d’économie rural des Hautes-Pyrénées. La campagne 2022 aura été atypique. En plus des accidents climatiques, elle aura également été marquée par une envolée des cours de l’énergie avec un effet direct sur les prix des intrants. L’engrais a augmenté de 84 %, le carburant de 74 % et l’aliment de 19 %. Pour 2022, l’impact sur les comptes des fermes a été très variable selon les stratégies d’achat (morte saison, contra ou achat au semis). Par contre, toutes les exploitations seront touchées par la hausse des coûts pour la campagne 2023. Les rendements ont été impactés par les conditions climatiques, néanmoins le rapport entre l’offre et la demande a pesé favorablement sur l’évolution des cours des céréales (+42 % en céréale, +41 % en tournesol). Cette augmentation est également très dépendante des stratégies de vente mise en place par les agriculteurs (contrat, marché à terme…). Les mêmes tendances sont observées pour les productions animales. « Les producteurs de lait respirent cette année avec une augmentation de 5.5 % du prix du lait » complète Thierry Ségouffin, élu de la Chambre d’agriculture. « Toutefois, même avec un meilleur revenu et un contexte économique favorable, les jeunes ne rêvent plus de produire du lait » regrette-t-il. Le manque de main-d’œuvre pour les filières d’élevage et l’astreinte quotidienne de la traite deviennent une contrainte très forte pour les nouvelles générations. La question de la main-d’œuvre sur les exploitations est cruciale. Cette réflexion doit être intégrée dans les stratégies de vente. « Une exploitation qui s’oriente sur la vente directe va nécessairement engendrer des besoins de main-d’œuvre supplémentaire » analyse Jean-Luc Laffonta, élu à la Chambre d’agriculture. « Les producteurs doivent partir de leurs coûts de revient pour établir leurs prix de vente et ainsi de ne pas dévoyer la valeur de leurs produits », poursuit-il.