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Légumes et Maraîchage

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Se diversifier en légumes de plein champ

La Chambre d’agriculture s’engage auprès des porteurs de projets de la filière légumes et maraîchage dans un contexte de demande croissante en légumes issus du terroir

Un contexte favorable aux légumes 

Le contexte pédoclimatique départemental est assez propice à la culture maraîchère et légumière. Les secteurs « historiques » de ces productions étaient les zones péri-urbaines de Tarbes tel que Rabastens-de-Bigorre pour l’industrie agro-alimentaire spécialisée dans la production de légumes de plein champ comme le chou brocoli, les petits pois et le haricot vert. 

Le facteur de production déterminant est l’eau tant en qualité qu’en quantité. Le besoin est évalué entre 1500 et 2500 m3/ha/an pour couvrir les besoins en irrigation et en lavage. Ceci varie en fonction du type de légume produit et du système d’irrigation (goutte à goutte ou aspersion). Attention, car l’excès d’eau (au niveau du sol) ou le risque d’inondation (proximité rivière) doit également être considéré, car il peut être très préjudiciable aux cultures légumières. 

Depuis quelques années, un tissu de maraîchers en vente directe au détail sur les marchés ou à domicile s’est développé tant en agriculture biologique qu’en production conventionnelle.

État des lieux 

Une soixantaine de maraîchers en vente directe au détail sont installés sur le département. La moitié en conventionnel et l’autre moitié en agriculture biologique. La taille des structures est très variable d’une exploitation à l’autre allant de 1,5 ha à 6 ha avec pour notre département une nécessité d’avoir une surface sous abris, notamment en vente directe avec un panel multi-espèces. 

Dans tous les cas, les maraîchers sont en contact direct avec la clientèle et sont donc très sensibles à proposer un produit de qualité respectueux de l’environnement.
 

Une demande en demi-gros de plus en plus forte 

Le manque d’approvisionnement en légumes locaux se fait sentir pour des circuits en demi-gros. De plus en plus d’opérateurs, de magasins spécialisés, primeurs, GMS (grand et moyenne surface) se manifestent afin de trouver en plus de leur gamme, une origine locale. Cet aspect est très marqué notamment pour les légumes en agriculture biologique. 

Dans les Hautes-Pyrénées, 7 opérateurs sont présents : la coopérative du Haricot Tarbais (engagé sur une voie de diversification légumière), la plateforme Mangeons Hapy, Biocoop, la SICA bio Pays Landais, HandiBio, Terra Alter et Resto-Bio.

La filière et les modes de commercialisation se structurent d’année en année dans le département et les régions Occitanie et Nouvelle-Aquitaine. 

Dans tous les cas, c’est l’opérateur qui va déterminer ce dont il a besoin, en quelles quantités et sur quelles périodes. C’est à partir de la demande des clients et des critères cités précédemment que l’on va décliner la production. À partir de ces demandes, les producteurs vont organiser leur production pour fournir des légumes, en fonction des conditions pédoclimatiques, de l’équipement, de la maind’œuvre, des périodes… 

En fonction des surfaces à engager, tout projet de production peut être conduit en système spécialisé ou envisagé comme un atelier de diversification. Il faut noter qu’orienter la production sur quelques légumes permet d’optimiser les investissements et la main-d’œuvre ainsi que les coûts de production.
 

Les freins au développement de la vente en demi-gros 

Des freins potentiels au développement de la vente en demi-gros ont été souvent débattus avec les producteurs. Ils se situent à différents niveaux: 

  • Le prix de vente moins élevé de par la présence d’intermédiaires. 
  • Il est nécessaire d’avoir une organisation et une planification de la production pour répondre aux exigences de la commercialisation. Dès lors un sentiment de non-maîtrise de l’ensemble de l’outil de production se pose.
  • Les exigences sont plus fortes par rapport à une vente au détail en termes de réglementation - agréage - calibre. 
  • Sur des productions de ce type, y compris en plein champ cela nécessite des moyens et équipements spécifiques, mais aussi des surfaces disponibles. 

Pourtant, de nombreux atouts existent pour développer et augmenter ce potentiel soit une demande très forte et une bonne valeur ajoutée de produits locaux.
 

Actions mises œuvre par la Chambre d’agriculture 

La Chambre d’agriculture dispose de nombreux outils pour apporter des solutions individuelles ou collectives, dans de nombreux domaines: technique, économique, accès aux marchés, transformation et formation. 

Deux axes de travail sont à l’étude. Le premier concerne les techniques culturales concernant la partie production et son développement. Le deuxième est porte sur la structuration de la filière en tenant compte des différentes démarches existantes. La connexion peut ainsi se faire depuis l’installation, la production, la transformation jusqu’à la commercialisation. 

Le plan d’action stratégique élaboré par la Chambre d’agriculture vise les 2 axes qui sont liés de la structuration de débouchés et de la production de légumes.

 Axe 1 – Structuration : 

Le développement de la production repose sur la garantie de débouchés exprimés par période, par une quantité nécessaire, ainsi que par la normalisation des produits. Les contraintes qui en découlent (stockage, conservation, écarts…) seront toujours à considérer. 

En effet, à partir des besoins, le rétro-planning de la production peut être mis en place. De la commande, découle la planification précise de la production (saison, plants, surfaces…). 

Axe 2 – Production : 

Connaître les besoins du marché constitue une nécessité au déclenchement de la production. Afin d’accélérer la démarche et de sensibiliser les exploitants à de nouvelles opportunités, trois scénarios sont envisageables. 

Le premier est produire davantage par les maraîchers en place notamment ceux regroupés au sein de l’association (Jardins et Vergers de Bigorre). Certains consacrent un pourcentage de leurs surfaces actuelles à de « nouvelles » productions pour un de nouveaux circuits. L’avantage ici est la réactivité, le professionnalisme qui peut servir de socle à des échanges avec de nouveaux producteurs potentiels (porteurs de projets, diversification). De plus, les maraîchers de cette association sont aussi les parrains de toute nouvelle initiative. 

Le deuxième est de produire par la diversification des légumes pour des exploitants en recherche de diversification de productions en s’appuyant sur les groupes de développement (GVA-GDA de la plaine de l’Adour et des Coteaux notamment) 

Le troisième est de présenter une offre d’opportunités pour les jeunes agriculteurs et porteurs de projets à vocation maraîchage. Cette information s’appuie sur les opportunités de compétences et les outils départementaux. 

Un projet de vitrine de productions légumières est en cours, co-animée par la Chambre d’agriculture, les GVA du Val d’Adour et l’association Jardins et Vergers de Bigorre. 

Deux journées techniques se sont déroulées :

Perspectives 

Des discussions sont engagées sur les possibilités de fournir les opérateurs, les magasins et la RHD (Restauration Hors Domicile) selon les exigences des uns et des autres. 

Dans ce contexte, la Chambre d’agriculture s’engage dans la formation et l’accompagnement des porteurs de projets désirant se diversifier. 

Vente directe au détail et vente en demi-gros participent à dynamiser, renforcer et optimiser l’existant, mais aussi à favoriser les voies de diversification ainsi que les installations dans un objectif de relocalisation alimentaire, d’accompagnement de pratiques agroécologiques et de recherche de valeur ajoutée