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L’essentiel de l’info Mes Marchés (Novembre 2022)

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Au cours des dernières semaines, les actualités sur le conflit russo-ukrainien et le corridor maritime d’exportation en Mer Noire ont largement contribué à la volatilité des marchés. Malgré le renouvellement de l’accord sur ce corridor, le calme n’est pas à l’ordre du jour et les cours demeurent élevés. En effet, les inquiétudes restent nombreuses : demande mondiale incertaine (en Chine en particulier) et craintes de récession, agressivité des exports ukrainiens (et peut-être russes), phénomène climatique de La Niña dans l’hémisphère Sud… 

Sur le marché céréalier, la prolongation de l’accord d’exportation ukrainien pour 120 jours a donné lieu à une relative détente des cours. Le maïs décroche à court terme avec un rythme d’importation européen soutenu, provenant de stocks ukrainiens très compétitifs, ainsi que brésiliens. La tendance baissière se rapproche des supports techniques importants (320 €/t blé, 300 €/t maïs), d’autant plus que la pression russe à l’export pourrait s’intensifier.  Néanmoins, l’épuisement des stocks et une récolte de maïs déjà sinistrée en Ukraine maintiennent des interrogations à moyen terme. Les inquiétudes sont également présentes sur le blé tendre, puisque les récoltes argentines et australiennes sont détériorées par les conséquences climatiques de La Niña (sécheresse en Amérique du Sud et inondations en Australie). 

Pour les oléagineux, l’ambiance est globalement baissière et intègre les craintes de récession auxquelles les oléagineux sont sensibles par leur usage énergétique (biocarburants) ou en alimentation animale (co-produits, tourteaux). Aussi, les importations chinoises qui ont été modestes ces derniers mois représentent un indicateur très suivi. C’est pourquoi les récents achats de la Chine et l’assouplissement des règles liées au Covid semblaient être des signaux de soutien aux marchés. Mais le retour massif des contaminations dans le pays et les manifestations contre la politique « Zéro Covid » de ce début de semaine laissent craindre une baisse de la demande. 

Au Nord du continent américain, la récolte de soja est achevée et renforce la disponibilité des graines et tourteaux. Tandis que la situation climatique en Amérique du Sud complique en particulier les semis argentins. En Europe, le cours du colza est mis sous pression d’une récolte abondante et qui ne diminue pas les importations. 

Quant au tournesol, la situation semble contradictoire : la production des deux pays mondiaux de référence (Ukraine, Russie) est nettement réduite mais les cours sont sous pression. En l’occurrence, les stocks accumulés au début du conflit russo-ukrainien (export bloqué en Mer Noire) rendent possible, à court-terme, de lourdes exportations ukrainiennes depuis l’accord sur le corridor. Et l’Ukraine étant en manque de stockage et à la recherche des devises, ses exportations offensives viennent vivement concurrencer la production de l’Ouest de l’Europe. Il faudra attendre le printemps (solde de la récolte russe et faisabilité des semis ukrainiens) pour peut-être voir des facteurs de tension émerger. 

Enfin, plusieurs facteurs économiques ont fait chuter le cours des engrais azotés en Europe ces dernières semaines : la baisse du prix du gaz (stocks rehaussés, douceur automnale) a permis de relancer une partie de la production européenne, les exportations russes d’ammoniac ont augmenté suite aux négociations avec l’UE et le renforcement de l’euro face au dollar a réduit le coût des importations.